Docteur en philosophie, chercheur associée et diplômée de l’École Normale Supérieure, Gabrielle Halpern a travaillé au sein de différents cabinets ministériels, avant de participer au développement de start-up et de conseiller des entreprises et des institutions publiques. Elle possède également une formation en théologie et en exégèse des textes religieux.
Le « poids » du livre
170 pages
L’idée centrale du livre
On le sent parfaitement autour de nous : aucun de nos objets ou lieux usuels ne conserve une identité propre : votre téléphone est votre réveil matin et vous y écoutez des podcasts en vous promenant, les boutiques deviennent concept-stores et espaces d’expositions, de rencontres ou de coworking … tout s’hybride.
« L’hybridation, ce n’est ni la fusion, ni la juxtaposition, ni l’assimilation ou l’annihilation de l’autre, mais la métamorphose de chacun. Elle n’est possible que si chacun accepte de sortir de son identité pour faire un pas vers l’autre. L’hybridation sociale, économique, professionnelle, territoriale, générationnelle constitue le grand enjeu politique des années à venir pour détruire les fractures actuelles et elle est une chance pour l’être humain, parce qu’elle constitue une pulsion de vie ! »
Ce livre est pour vous si :
Vous avez envie de sortir de votre tunnel, de comprendre et intégrer les changements sociétaux.
Ce livre n’est pas pour vous si :
Vous n’avez pas envie de lire de philo (parce qu’il y en a tout de même un peu, hein !)
Pourquoi j’ai aimé ce livre :
Parce que je me suis reconnue à tellement de niveaux, tant du point de vue personnel que professionnel, que je me suis tout simplement sentie comprise, et à ma place (et oui, c’est très personnel).
Ce que j’ai moins aimé :
Sincèrement ? Rien.
Un petit aperçu :
Chapitre premier – Nous sommes aujourd’hui entourés de centaures
Au travers d’exemples de domaines différents comme le cubisme, la ville d’Odessa, le téléphone portable, les tiers-lieux, comme le monde politique, l’auteur nous montre à quel point l’hybridation est solidement implantée dans notre monde, et nous met malgré cela mal à l’aise, nous déstabilise même.
Chapitre II – Les centaures : notre angle mort?
On part enquêter dans l’histoire des idées pour découvrir qu’au fil des ans la science a pris le pas sur les croyances, et que la raison a pris le pouvoir en compartimentant les concepts dans nos esprits, excluant les hybrides.
Chapitre III – Après l’indifférence et le refoulement, le rejet et la tentative d’élimination
En avançant dans l’histoire de l’homme, on voit les anthropocentristes prendre le pouvoir notamment avec Kant, et la raison gagner le combat de l’idéologie…. Malheureusement pour la nature, on le sait aujourd’hui.
Chapitre IV – Malaise dans la société: la revanche des centaures
Le principe de réalité, notre proximité quotidienne involontaire avec les concepts hybrides, nous obligent à réaliser que nos envies de catégoriser deviennent obsolètes, que nous devons combattre nos « pulsions d’homogénéité ».
Chapitre V – Apprivoiser les centaures
En entrant volontairement dans le monde des centaures, nous passons de la peur de l’incertain à la créativité, non pas en créant de nouveaux objets ou services inutiles, mais en créant des ponts entre des mondes, des choses, des lieux, « une innovation par le recyclage ».
Épilogue – Le XXIe siècle : pur- sang ou centaures ?
Une citation :
« À tous les bâtards, tous les métis, tous les centaures, toutes les sirènes, à tous les êtres panachés, hétéroclites, bigarrés, croisés et mélangés, qui se sont toujours entendu dire qu’ils n’avaient pas ou avaient trop d’identité(s), il est grand temps de vous assurer que vous avez le droit d’exister».
Bonne lecture !